Gazette n°7: Megan, en avant pour le Théâtre Mogador

« J'ai réalisé mon rêve de monter sur la scène du Théâtre Mogador pour une exploitation longue. En 2017, la nouvelle tombe, je suis prise dans le spectacle "Les Aventures de Tom Sawyer", à l'époque, on ne sait pas encore où aura lieu l'exploitation.

En Juin, je pars en tournée avec "Les Nanas dans l'Rétro", on joue sur une croisière Norvégienne, une nuit, après plus de deux jours en mer, on débarque, mes copines et moi, on prend nos sacs à dos, nos petits pieds, et on se fait un tour de l'île à 2h du matin, la terre nous avait trop manqué. Il fait jour à cette période de l'année. Juste avant de remonter sur le bateau, je connecte ma 3G, je suis en haut d'une colline en Norvège, j'ai la vue sur la mer, il fait super froid, et là, je vois l'annonce dans mes mails, nous allons jouer au Théâtre Mogador, je hurle de joie, j'ai dû réveiller tous les habitants à proximité. Et c'est là qu'a commencé la grande aventure.

Depuis quand ai-je ce rêve ? Je dirais que j’ai ce rêve depuis que j'ai commencé à côtoyer le milieu de la comédie musicale en France, ce théâtre c'est un peu comme un Graal. Donc depuis mes 15 ans on va dire (oui j'ai commencé assez jeune).

C'était une surprise totale alors je ne pourrais pas donner de conseils, en revanche, c'est comme si c'était destiné à arriver, moi qui suis une grosse traceuse en audition, lorsque j'ai reçu le matériel pour préparer celle-ci je me suis sentie immédiatement en confiance, et je crois que c'est en partant de cet espace solide en moi que tout s'est enchainé.

Je me suis dis "Ah mais ce rôle est pour moi", je n'avais aucun doute, tu m'étonnes il s'agissait d'une Hermione Granger féministe sur les bords, l'histoire de ma vie quoi. Je me sens toujours un peu naze au moment des auditions, j'ai du mal à trouver de l'ancrage, mais pour ce rôle, ce spectacle, c'est comme si la fluidité s'était emparée du processus sans vraiment me laisser le choix.

Je crois qu'avec du recul, ce que ça m'apprend c'est à écouter mon instinct ++. Mais vraiment ! Genre l'autre jour j'ai mis mon linge sale dans la machine, je vois un de mes tee-shirts rouge pétant, je me dis, je sens que ça va déteindre, mais bon... Je mets genre 6 lingettes décolorantes. Au final, ça a déteint, bien évidemment, je le savais, et toutes mes fringues sont roses maintenant, j’aime pas le rose...

Ahah ! c'est un exemple tellement banal, mais pourtant, à chaque fois que je mets cette petite voix de côté, je me plante, et artistiquement c'est pareil, le doute est là, même lorsque la confiance s'immisce, mais si tu lui accordes une trop grande place, la confiance en prend un coup, et ton énergie, ta posture, tes capacités deviennent parfois limitées. Les états de stress me paralysent beaucoup, c'est tout un apprentissage, mais ça vaut vraiment, vraiment le coût.

Concernant mes difficultés et mes doutes, je crois que ça fait partie de ma réponse précédente, mais bien évidemment, au moment venu, lorsque j'ai dû monter sur cette scène pour notre première, j'étais tétanisée, et à la fois super excitée, en fait c'était ça le bon trac, celui que je n'arrivais pas à apprivoiser avant et qui m'incapacitait totalement. Maintenant j'apprends à gérer juste la bonne dose de stress pour le corps et l'esprit, celui qui te permet d'ajuster, d'aller de l'avant, d'être résilient-e.

Récemment, je me suis posée avec moi-même pour savoir quels étaient mes prochains rêves. Je suis en train de concrétiser celui dont je parlais dans le podcast (ouvrir une école), alors je vais parler des autres : découvrir l'Europe en van aménagé et être propriétaire d'un lieu où je peux recevoir pour les stages et événements que j'organise (peut-être même le futur lieu physique pour mon école qui sera pour l'instant nomade).

Voilà on va dire déjà ça. Je me laisse le temps. Je sais qu'on part du principe qu'on ne sait jamais ce que demain réserve, mais j'ai toute une vie pour en avoir mille autres. »