Gazette n°12: Cloé, La dolce vita en ligne de mire.

Salut Salut mes petits cornichons,


Désolée pour l’entrée en matière, je me rappelle plus de qui est cette punchline mais elle me fait rire et c’est ce qui me trottait dans la tête en commençant à écrire cette gazette.


On casse le mythe Carrie Bradshaw d’un coup hein ? Eh ouais un peu beaubeauf la chroniqueuse, elle envoie moins du rêve maintenant !


Trêve de plaisanterie !


En ce beau mois de mai, les bourgeons ont laissé place aux fleurs et notre gazette donne la parole à une belle rêveuse : Cloé de Eclo.si.yon.


Elle nous partage sa dolce vita en Italie non loin de Bologne.


Belle découverte.


Le témoignage de Cloé.

Carte d'identité du rêveur

  • Cloé DE SMIDT
  • Montetortore di Zocca (Italie)
  • 30 ans
  • Praticienne bien-être et bientôt prof de yoga
  • Ce que j'aime: La vie et les pizzas !

« J’ai toujours eu un lien particulier avec le rêve. Il y a ceux que je fais la nuit, et qui me paraissent si réels que je me réveille plus fatiguée que lorsque je me suis couchée. Et puis il y a ceux qu’on peut réaliser dans la vraie vie, celle de jour. Ces pensées auxquelles on donne vie. Qu’elles nous tiennent à cœur de près ou de loin et qui le font battre d’une manière ou d’une autre. Dans sa définition première le rêve se fait les yeux fermés la nuit, j’ai très envie de faire le parallèle et de dire que pour moi le rêve c’est d’ouvrir les yeux en plein jour et de s’éveiller à la vie.


Le rêve que j’ai réalisé a été celui d’ENFIN pouvoir partir de la France. Suite à un voyage d’une semaine en solo à Séville (Espagne), j’ai réalisé que je n’avais plus ma place là où j’étais. Pourtant je venais d’acheter mon appartement l’année d’avant, j’y avais fait tout un tas de travaux pour le mettre à mon goût, mais au retour de ce voyage je me suis demandée « mais qu’est-ce que je fous là ? ».

Suite à cela j’ai commencé à planifier un voyage autour du monde pour 1 an, sauf que Monsieur Coco19 a débarqué et ciao le tour du monde. Je vis le confinement plutôt bien puisqu’il m’offre le temps de savoir ce que j’ai envie de faire. J’apprends à vivre l’aventure dans mon quotidien, et finalement même après le confinement je reste en France, je trouve un emploi de secrétaire médicale qui me permet de continuer mon activité de praticienne bien-être les 35h se faisant sur 4 jours, bref je vis une vie qui me plaît. L’aventure a déjà commencé sans que je ne m’en rende vraiment compte.


Puis je rencontre un Italien lors d’une soirée en ville. Une vraie rencontre dans la vraie vie, son accent, son regard, je tombe sous le charme et rapidement nous emménageons ensemble. A nouveau monsieur Coco19 s’invite à la fête avec l’obligation vaccinale, je démissionne et rebondis en prenant un contrat intérimaire pour 6 mois histoire de débloquer les indemnités de chômage (mon activité ne me permettant pas d’en vivre à 100%).


En Janvier 2022, Monsieur a une proposition d’emploi, en Italie, elle correspond à ses critères de recherches, à son rêve à lui. Et comme notre rêve commun était celui de quitter la France, il passe les entretiens, est embauché et le voilà parti en Italie au mois de Mars, je dois le rejoindre après le 14 juillet.


J’ai bien conscience de ce qu’implique un départ à l’étranger et fait le nécessaire. J’avise mon employeur que je ne renouvellerai pas le contrat à la fin des 6mois (ça tombait parfaitement bien en terme de date), je me renseigne pour savoir quoi faire de mon appartement et je finis par décider de le vendre. Je veux partir légère pour cette nouvelle vie et ne pas avoir à gérer la location de l’appartement. L’option agence immo est vite rayée de ma liste avec des frais de gestion exorbitants. Je mets donc l’appartement en vente. En une semaine, il est vendu au prix. C’est parfait.


Mais voilà que cette fois-ci ce n’est pas le Monsieur Coco19 qui frappe à la porte, c’est le téléphone qui sonne et après un différent lors d’un appel avec Monsieur, nous nous séparons aussi vite que l’on s’est rencontré, 3 semaines avant ma date d’arrivée en Italie. Je me sens vertigineuse et à la fois j’ai cette sérénité à l’intérieur de moi. Je prends un instant pour réfléchir : Partir ou rester. Rester me paraît impossible. J’attends ça depuis si longtemps que je ne peux me résigner à rester. Le compromis de l’appartement est signé, les cartons sont déjà faits et l’appartement est déjà presque vide.


C’est décidé, je pars quand même.


J’ai envisagé un autre type de voyage pendant un bref instant, du style Bali, mais les heures de vol m’ont vite fait renoncer. Ca sera donc l’Italie, après tout c’est là que je devais aller, j’ai déjà commencé à apprendre la langue, ça fait 3 mois que j’écoute de la musique italienne, que je sors plus tôt le matin pour faire la « colazione », cette vie Italienne je l’ai rêvée, et je l’aurais.

J’achète une grosse valise, refais des cartons avec l’essentiel ; tout doit rentrer dans la voiture. Et je partirai comme prévu après le 14 juillet. Bon en réalité je suis partie le 25 car il fallait trouver une maison pour mon chat, que je ne pouvais pas emmener avec moi.


Et oui…. A la base j’avais un pied à terre, mais avec la séparation, changement de plan : je me suis réservé 10 jours en Airbnb à Florence parce qu’après tout je méritais bien des vacances dignes de ce nom après tous ces rebondissements et ensuite tout le mois d’Aout j’ai fait du dog sitting en échange de l’hébergement chez les parents d’un ami italien qui lui, vit en France. C’est tout ce qui était prévu avant de partir.


Au final, après le mois de dog sitting, j’ai vécu d’Airbnb en Airbnb jusqu’au 1erNovembre, ça m’a permis de visiter une quinzaine de villes entre la Toscane, la Vénétie et l’Emilie Romagne.


Je pense que la vie elle-même m’a aidée à concrétiser ce rêve. Une succession de rebondissements en tout genre. Parfois j’avais l’impression qu’elle l’éloignait de moi. La chance que j’ai eu peut-être c’est d’avoir la croyance que rien n’arrive au hasard et qu’on peut tirer le meilleur de chaque chose qui arrive. La rencontre avec le bel italien a été le briquet, la séparation la mèche et le rêve de partir le feu d’artifice. La chance qu’on a avec les rêves qu’on réalise c’est que contrairement à ceux que l’on fait la nuit, on a le pouvoir de décider ce qu’on fait.


La difficulté a été de gérer les imprévus avant de partir mais une fois arrivée sur place tout s’est mis en place comme sur des roulettes. Enfin presque… j’avais très envie de vivre en Toscane, mais rien à faire, impossible de trouver un logement, comme si le sort s’était acharné.


En fait, ce n’est pas le sort qui s’acharnait, c’était mon destin qui tentait de me faire comprendre que ce n’était pas là où je pourrais m’épanouir. Je sais que le destin on n’y croit pas tous, mais je n’ai pas d’autres mots à poser dessus. Je voulais vivre en bord de mer et en Toscane, finalement je suis en Emilie Romagne à la montagne et bien que ce fût à mille lieux de la vie que je m’imaginais en Italie je n’aurais pas rêvé mieux. J’ai du me rendre à l’évidence à un moment, il y avait la vie que j’avais rêvée avec le bel italien mais cette vie là avait disparu. C’est là que j’ai eu le déclic : c’est encore mieux, je peux vivre ma vie de rêve à 100%.

Le prochain rêve : Installer mon activité en Italie et pourquoi pas ouvrir le centre bien-être holistique et gourmand dont je rêve depuis mes 15 ans ! »


Quelques questions

Je ne sais pas vous mais moi, quand j’entends changement de vie direction Italie, je pense directement « MANGE PRIE AIME » avec Julia Roberts.

Oui vous l’aurez remarqué je suis cinéphile, la plupart de mes références sont des films. C’est mon dada, ma madeleine de Proust haha !


Et puis quand on voit que notre chère Cloé souhaite ouvrir en finalité son centre bien-être holistique et gourmand c’est quand même très parlant de cette œuvre littéraire et cinématographique non ?

Et si son « Mange Prie Aime » n’avait pas besoin d’autres itinéraires, s’il devait s’établir tout simplement dans cette belle montagne d’Italie ?


D’autre part, ce n’est pas la première rêveuse de la gazette qui nous parle des rêves de nuit et des rêves de jour. Et pour le coup, j’ai beaucoup aimé sa manière de faire du lien entre les rêves que l’on fait les yeux fermés dans le monde magique de la nuit et ceux de la vie, ceux que l’on veut réaliser coûte que coûte. Ceux qui nous paraissent si réels et ceux qui tendent à être réels.


Elle nous dit bien que « le rêve c’est d’ouvrir les yeux en plein jour et de s’éveiller à la vie ». Quelle phrase magnifique et pleine de sens ! Je trouve que c’est une très belle définition du rêve, elle me parle beaucoup !


Un petit rappel à la gazette de Capucine (cf. : gazette numéro 10), Cloé vit également une histoire d’amour qui ouvre un chemin vers son rêve. Très intéressant comme l’amour peut être présent dans la réalisation de rêves.

Je vous donne ma pensée : être amoureux/amoureuse c’est être vulnérable, je pense que la vulnérabilité est un état qui nous fait basculer vers une chose ou une autre.


Nous faisons très clairement des choix durant ce moment de vie qu’est l’amour : tendre vers un engagement, projeter une vie à deux, vivre ensemble, se marier, avoir des enfants sont des choix dits conventionnels mais il y a aussi d’autres choix qui peuvent se présenter à nous comme vivre ensemble dans un autre pays. S’engager dans une relation est un changement de vie, ce changement peut être enclin à de nouveaux changements, c’est d’ailleurs le cas de Cloé qui fait le choix de partir en Italie. En effet, le changement de vie était déjà enclenché mais elle ne savait pas vers quel pays se diriger. Finalement, cette relation a été un vecteur de choix pour cette décision finale.


Je vous ai dit que l’amour était présent dans la réalisation des rêves et que c’était un état de vulnérabilité qui pouvait provoquer de nouvelles décisions de vie mais il y aussi d’autres choses qui nous mettent dans un état de vulnérabilité : réaliser un rêve nous met en état de vulnérabilité, cela nous sort de notre zone de confort, à ce moment précis je pense à mes copines aventurières et voyageuses dont je tairai le nom (indice : elles ont choisi l’Inde et la Mongolie pour leurs aventures). L’aventure, la réalisation d’un rêve les a mis dans un grand état de vulnérabilité et d’autres changements de vie se sont mis en place durant ce moment tel que l’amour ! Finalement un état de vulnérabilité en entraîne peut être un autre et ces états entraînent des décisions radicales, des changements de vie forts.


Revenons à nos moutons ou revenons à notre Cloé. L’amour lui a permis de prendre la décision du pays dans lequel elle allait vivre son rêve. Mais malgré la fin de leur relation, elle n’a pas changé sa décision. Elle explique très bien que la vie la menait à l’Italie et qu’ensuite tout la menait à une région italienne vers laquelle elle ne souhaitait pas aller au départ ! Rappelez-vous, à la base Séville lui a donné envie de quitter la France, elle n’a pourtant pas choisi l’Espagne comme destination de vie ensuite elle a pensé à un tour du monde et finalement COCO19 lui a barré le passage, n’était-ce pas écrit ? Cet italien qui vient sur son chemin et la dirige vers sa montagne romane actuelle.

Tous ces points d’étape étaient en somme sur le chemin qui la menait vers l’Italie.


Autrement dit, c’était son destin. Vous pouvez l’appeler comme vous le voulez karma, destin, mektoub, etc. Une manière de dire que tout était écrit et que l’endroit du rendez-vous est tout simplement juste, il y a quelque chose à apprendre de chaque situation, chaque moment, chaque personne, qui, vont passer sur le chemin de notre vie.



  • Et vous, est-ce-que cette belle punchline « Le rêve, c’est d’ouvrir les yeux en plein jour et de s’éveiller à la vie.» vous inspire ?
  • Et si oui, qu’est-ce qu’elle vous inspire ?
  • Etes-vous d’accord sur le fait que l’amour, l’aventure, la réalisation de rêves nous met dans un état de vulnérabilité qui est propice aux prises de décision de grands changements de vie ?
  • Avez-vous déjà observé que l’amour était présent dans la réalisation de vos rêves ?
  • Et enfin, croyez-vous au destin ?


Personnellement, la punchline de Cloé m’inspire intensément. Au-delà de la réalisation des rêves dans la vie, elle m’inspire l’enchantement et l’émerveillement que cela peut procurer de vivre ses rêves. Et quelle belle manière de le dire.


L’amour est très présent dans la réalisation de mes rêves lorsque ce n’est pas mon rêve lui-même. En effet, mon plus grand rêve d’enfant était de tomber amoureuse, aimer et être aimé. Cela peut paraître pathétique pour certains ou certaines, cela peut faire penser aux petites filles bercées par les princesses Disney, cela peut paraître très peu féministe mais franchement ? Je m’en care l’oignon.


L’amour est quelque chose de tellement plus profond que toutes ces idées reçues. Chacun a son histoire, la mienne je la tisse encore chaque jour de ma vie. Cette quête de l’amour est bien plus profonde que « la simple » envie de trouver l’homme de sa vie ou la femme de sa vie. L’être humain n’est pas fait pour vivre totalement seul, c’est un être social en déplaise aux introvertis dont je peux faire partie. Il est en effet très appréciable d’être seul/seule et d’affectionner sa propre compagnie mais même les plus introvertis d’entre nous vivent des moments en compagnie d’autres personnes. L’amour a une connotation bien plus générale que le fait d’être amoureux. Bon mon rêve à moi c’était d’avoir un amoureux hein, je ne vais pas rendre la chose trop philosophique ça serait mentir ! Mais aujourd’hui je sens que mon rêve d’enfant était d’être aimée de manière inconditionnelle et pourtant il n’y a rien de moins inconditionnel que d’être en couple. Et pourtant, je pense que je définis l’amour inconditionnel comme le fait de tout simplement aimer une personne sans vouloir la changer, d’aimer ses défauts sans vouloir les gommer, d’aimer ses qualités sans ne penser qu’à elles.


Finalement mon rêve d’enfant c’était l’amour, je n’ai pas eu la sensation d’être suffisante quand j’étais enfant, d’être aimée pour ce que j’étais. Alors qu’aujourd’hui, c’est le cas. A commencer par mon mari évidemment, mon grand rêve d’enfant, ma terre sainte, mon prince charmant ou comme je le disais dans mon adolescence « mon charmant connard ». (Oui oui, j’étais devenue assez défaitiste quant à l’amour et je me suis dis que finalement ce n’était pas un prince qui nous convienne que nous « devions » trouver mais finalement le connard qui nous aille. Quelle belle période que l’adolescence me direz-vous ?). Mais aussi grâce à cet écosystème que j’ai pris le temps de créer un peu malgré moi et qui me respecte et honore chaque partie de ma personne.


L’amour c’est aussi ce que j’ai choisi en devenant mère, en devenant doula, en devenant éducatrice Montessori. L’amour c’est ce que j’ai choisi en devenant danseuse et chorégraphe. J’ai l’impression qu’en ayant choisi l’amour, j’ai choisi aussi d’apprendre à m’aimer. Quelle digression…


Cloé tu m’auras inspiré beaucoup d’amour apparemment !


Pour finir, je crois vraiment au concept du destin. Mis à part mes convictions religieuses qui se sont concrétisées en 2013, j’ai toujours cru au fait que tout était écrit, que rien n’était hasard. Et j’en suis toujours intimement convaincue. La vie nous dépasse, nous ne contrôlons rien ni personne à part nous-même je crois. Je me rappelle toujours une phrase d’une amie : « Tu ne peux pas contrôler les pensées des autres, les actes des autres, tu ne peux pas changer les autres. Tu n’as de pouvoir que sur toi-même. » Je trouve que cela est très représentatif de la vie et du destin.


Dans ma religion on dit que notre destin est écrit 50000 ans avant notre naissance. Mais pour autant, devons-nous rester immobiles et ne faire qu’attendre que notre destin se mette en place sans même agir. Ca je n’y crois pas ! Si je veux quelque chose je vais quand même essayer de m’en donner les moyens. Le destin ce n’est pas attendre, c’est que nos actes ont une part importante dans l’accomplissement de ce destin !


Finalement n’est-ce pas une manière de reprendre un semblant de contrôle sur ce destin déjà écrit ?


Je vous laisse sur cette réflexion intéressante et ai déjà hâte de vous retrouver le mois prochain, mois de l’été, de la fête de la musique, de l’approche des grandes vacances !


A bientôt.


Rêveusement,


Sahra

La gazette du rêveur

La gazette du rêveur est un endroit de partage. Un partage d'expérience, un rêve, des réflexions, des inspirations grâce au témoignage d'un de nos rêveurs qui nous conte un de ses rêves accomplis.

Créé avec © systeme.io par Yann Lopin Web